- sulpicien
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• 1721; de saint Sulpice1 ♦ De la congrégation de Saint-Sulpice, congrégation de prêtres voués à l'instruction des jeunes ecclésiastiques, fondée par le P. Olier en 1644.♢ N. Membre de cette congrégation; élève, ancien élève du séminaire Saint-Sulpice.2 ♦ (1897) Propre aux boutiques d'art religieux du quartier qui environne l'église Saint-Sulpice à Paris. ⇒ saint-sulpicien. Imagerie sulpicienne, dont l'idéalisation et le bariolage sont de mauvais goût.Synonymes :⇒SULPICIEN, -IENNE, adj.A. — HIST. RELIG. CATH. Qui appartient, qui a trait à la congrégation des prêtres de Saint-Sulpice (qui se voue à l'enseignement dans les séminaires). Esprit sulpicien; éducation sulpicienne; méthodes sulpiciennes. Vous y rencontrerez [à Saint-Sulpice] des ecclésiastiques honnêtes et intelligents, de braves cœurs. (...) comme le règlement sulpicien leur interdit de prétendre aux honneurs et aux places, ils ne risquent pas de devenir, par ambition, de mauvais prêtres (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 262). Augustin sentit revenir toutes les rêveries qu'il avait menées à propos du prêtre sulpicien (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 233).— Empl. subst. masc. Élève ou ancien élève du séminaire de Saint-Sulpice; membre de la congrégation de Saint-Sulpice. La modestie a toujours été le don particulier de la compagnie de Saint-Sulpice (...). La règle des sulpiciens est de ne rien publier que sous le voile de l'anonyme et d'écrire toujours du style le plus effacé, le plus éteint (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 218).B. — Péj. [P. réf. aux magasins d'art relig. entourant l'église Saint-Sulpice à Paris; qualifie une statue, un tableau, un objet à caractère relig., ou la manière dont ils sont réalisés] Qui est caractérisé par un aspect mièvre, conventionnel et d'un goût souvent douteux. Art sulpicien. La foule se tournant vers les images sulpiciennes, Courbet quitte les dieux pour une belle fille endormie dans les foins (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 200). La menace contre une œuvre comme Le Chant du Berceau, c'était cette « bondieuserie » dans le style sulpicien, fréquent en productions écœurantes, dont les chrétiens les plus lucides qui ne sont pas les moins croyants, sont les premiers à nous dire l'horreur et le dégoût qu'ils en ont (L'Œuvre, 14 juin 1941).REM. 1. Saint-sulpicien, -ienne, adj., péj., synon. desulpicien, -ienne. Le sacré ne s'exprime jamais à travers un bric-à-brac saint-sulpicien, et il n'est pas l'apanage de la religion (Télérama, 17 févr. 1988, p. 28, col. 3). 2. Sulpiciard, -arde, adj., hapax, péj., synon. desulpicien, -ienne. Clément (...) aimait jouer les patriarches (...) mettant bonnement ses mains sur les épaules de ses filles, sur la tête de ses garçons, semblant les bénir avec douceur, image benoîte et sulpiciarde de l'admirable « Laissez venir à moi les petits enfants » (VIALAR, Clos Trois Mais., 1946, p. 274). 3. Sulpicier, verbe trans., hapax, péj. [Corresp. à supra B] Donner un aspect conventionnel, mièvre. La pauvre église! s'exclama Durtal (...); l'on a, si l'on peut dire, sulpicié ses murs en les recouvrant avec les banales images de cette pieuse leucorrhée de la peinture que fut Flandrin! (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 233).Prononc.:[
], fém. [-
]. Étymol. et Hist. 1. 1721 subst. et adj. « (celui) qui appartient, (ce) qui est relatif à la Congrégation de Saint-Sulpice » (Trév.); 2. 1897 péj., adj. (BLOY, Femme pauvre, éd. 1932, p. 75). Dér. à l'aide du suff. -ien de [Saint-]Sulpice, n. du séminaire fondé au mil. du XVIIe s. au faubourg Saint-Germain de Paris par M. Olier, curé de Saint-Sulpice. Fréq. abs. littér.:71.
sulpicien, ienne [sylpisjɛ̃, jɛn] adj. et n.ÉTYM. 1732, Trévoux; de saint Sulpice, nom du patron de la Congrégation.❖1 Qui appartient, qui est relatif à la Congrégation de Saint-Sulpice, congrégation de prêtres voués à l'instruction des jeunes ecclésiastiques, fondée par le P. Olier en 1644.♦ N. Membre de cette congrégation (→ Fidéisme, cit. 1); élève, ancien élève du séminaire Saint-Sulpice.2 (Fin XIXe). Propre aux boutiques d'art religieux du quartier qui environne l'église Saint-Sulpice à Paris. || Art sulpicien, imagerie sulpicienne, dont l'idéalisation et le bariolage sont de mauvais goût (on dit aussi saint-sulpicien).1 (…) Raphaël (…) a tenu à faire planer ses trois personnages lumineux, obéissant à une peinturière tradition d'extase (…) L'ancêtre fameux de notre bondieuserie sulpicienne (…) n'a pas compris qu'il était absolument indispensable que les Pieds de Jésus touchassent le sol pour que sa transfiguration fût terrestre (…)Léon Bloy, la Femme pauvre, I, XIII (1897).2 (…) aimant les mises en scène étudiées et pompeuses, les draperies, les grands bruits d'orgue, les statues sulpiciennes enfouies sous les amas de fleurs et gardées par des armées de cierges, il donnait de l'Église l'image la plus triomphale mais aussi la plus banale (…)Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. I, p. 134.3 Là où elle avait cru voir la simplicité un peu fade des statuettes sulpiciennes, elle voyait aujourd'hui des visages de pierre (…)F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 167.
Encyclopédie Universelle. 2012.